Dans Une autre façon de le dire, Philippe Bécoulet associe à l’analyse de la dualité égotique (celle du corps et de la "personne" qui s’en réclame) l’improvisation contrainte de ses exercices d’étantité.
OuvrirPartant du processus de reconfiguration du moi dans le dépassement de soi (cycle dit de l’étrang(èr)eté), Philippe Bécoulet questionne notamment le penser en construction, le droit d’auteur, la coproduction du lecteur, et l’originalité provisoire d’une œuvre.
OuvrirDans Les idées persistantes, Philippe Bécoulet parcourt deux textes : les Essais de Montaigne et les Épitres à Lucilius de Sénèque, en vue d’éprouver sa propre doctrine ou du moins ce qu’il en reste au fil des ouvrages.
OuvrirDans La raison résonnante, Philippe Bécoulet se retire du chantier métaphysique ouvert en 2014 pour aborder plus librement des thèmes qui lui sont familiers : le réseau et la règle vs l’individualisme et l’esprit de compétition, la relation homme femme, l’écrit vs les arts conceptuels, la responsabilité de la conscience envers ses passagers (ces besoins d’être qui demandent à s’incarner). Il y retourne en fin d’ouvrage pour montrer comment les concepts sont coextensifs à la table d’harmonie qu’est le corps.
OuvrirPeu de peintres ont écrit sur leur art. Ce livre ne leur est pas consacré, bien au contraire : Philippe Bécoulet en a vampirisé une douzaine pour faire travailler sa coque conceptuelle et se maintenir à flot. Les peintres ont raison de se méfier des écrivants : « Ils n’ont pas le don des nuances, mais l’horreur instinctive de tout ce qui les dépasse ou les déroute. » (Georges Rouault)
OuvrirLe Livre des morts des anciens Égyptiens ou les derniers textes d’Artaud, Hölderlin et Adorno offrent à l’auteur un substrat pour régénérer des concepts en perdition. Il établit une correspondance entre la traversée de l’Amenti ‒ ou du Bardo chez les Tibétains ‒ et le cycle de l’étrang(èr)eté propre à la reconfiguration du monde par le moi.
OuvrirLe matériau poétique est si rare que Philippe Bécoulet produit le sien depuis des années. Il s’agit en l’occurrence de matrices carrées qui doivent avoir du sens aussi bien en ligne qu’en colonne, un type d’exercice d’étantité dit en syntagmes croisés. La signification des oracles résultants n’est pas aisée, et l’auteur raconte des histoires pour les interpréter.
OuvrirQuelles valeurs éthiques sont nécessaires pour que la conscience puisse se développer dans un réseau post-humain ? Philippe Bécoulet aborde cette question en notant que l’unité d’un réseau est un réseau qui s’ignore le plus souvent. Sapiens, par exemple, consacre le tiers de son temps à donner du sens aux étants réels et imaginaires qui l’intentent ‒ Son expression égotique incline à repenser des formes de langage en accord avec la pluralité d’un réseau moins hiérarchisé que le sien.
OuvrirTrois thèmes se superposent dans ce texte : 1. Vivre ensemble, un sentiment d’appartenance qui ne va pas de soi ; 2. L’obligation pour une société de se confronter à ses écueils historiques au regard des règles qu’elle s’est données ― Le cas de l’esclavage au XVIIIe siècle, et celui du repli identitaire qui a fait s’effondrer la conscience collective allemande à deux reprises ; 3. La remise en question des droits naturels comme fondement d’une constitution.
OuvrirLe feu (de la pensée) est insatiable puisqu’il faut continûment l’alimenter. La curiosité ne donne pas ses sources, ne dit rien des étants captifs à qui nous donnons la parole : « Que l’un vienne à moi ‒ dit l’auteur, et j’anime sur scène sa déconvenue, ce souci d’exister. »
Ouvrir« Strophographie » est un néologisme qui signifie écriture (ou représentation graphique) au moyen de strophes. L’auteur en écrivant cherche à rebondir sur des mots qui l’apostrophent, et c’est un florilège de strophes qu’il offre au pollinisateur.
OuvrirLes concepts subissent des préjudices d’usage et savent nous le rappeler. Philippe Bécoulet en expose neuf, pressés d’être recomposés : complexe, s’abstenir, dehors, différence, discours, imagination, approprier, jouer, et silence. Pour ce faire, il s’est alimenté au substrat du Neutre dans le cadre d’un nouvel exercice d’étantité.
OuvrirPar quel subterfuge le jeu du moi et de ses passagers devient-il romanesque sur la scène imaginaire ? L’auteur, entre autres exercices sur le sujet, met en scène le Dernier Homme, un pseudo-personnage du roman éponyme de Maurice Blanchot.
OuvrirL’atelier est dédié à sept exercices d’étantité offrant l’aspect d’une fabrique artisanale de poésie. L’auteur, en traitant aussi bien des inscriptions que des citations, porte attention sur le substrat des exercices et poursuit sa réflexion sur l’art de la parole.
OuvrirLa métaphorisation de l’étant qui passe ou nous sollicite, son écriture imagée sur la scène imaginaire, joue un rôle important dans l’actualisation de nos concepts. En réexaminant le cogito de Descartes, l’auteur redonne sens au saut transcendantal ; en reprenant la métaphorisation de la puissance du point par rapport au cercle chez Spinoza, il réaffirme la primauté du singulier sur l’universel. C’est aussi dans l’énonciation de la phrase que l’unité conceptuelle est retrouvée, ce qui justifie pleinement l’art de la parole.
OuvrirAprès un vers métré puis paramétrique, quoi d’autre ? L’auteur relativise l’utilité de l’écriture depuis qu’elle a perdu sa fonction originelle de conservation de la parole : « Si l’outil est encore utile à la réflexion, il est impropre à la communication. »
Quid de la parole métaphysique, rare, qui alliée au silence est primitivement lyrique ? Quand elle est cueillie pour être dite, le poème est sauf.
Interview autour de "Les bancs":
La contrainte poétique:
Réflexion sur la perte de l'écrit:
C’est le reflux ontologique qui nous fait écrire à contre-courant – contre l’étant que nous sommes tout le temps, et qui d’un saut à l’autre donne à traiter ce que chacun attrape en vol avant de le partager en réseau. Philippe Bécoulet parle de classe d’énonciateurs et d’exercice d’étantité à ce propos. Dans Reflux Ontologiques, il étaye des structures d’être pour interpréter les concepts métaphysiques du Rien, de la mort et du sol notamment, et il décompose en fin d’ouvrage le va-et-vient du dialogue pour en proposer un nouveau : la diécrilection.
OuvrirDans sa réflexion sur le silence, l’auteur algébrise son discours pour donner à l’étant humain sa double dimension réelle et imaginaire. Cette hybridation qui emprunte tant à la poésie, à l’algèbre qu’à l’ontologie, donne les deux résultats suivants parmi d’autres : l’art de la parole est un mode d’improvisation qui est pratiqué par des « énonciateurs silencieux » ; et la paix intérieure n’est probablement qu’un état de latence.
OuvrirUn exercice d’étantité est une expérience concrète « d’entrave dialectique » qui transporte l’ego dans une expérience de pensée angoissante, ludique, profonde, c’est selon. A cette occasion, l’abandon de soi est pour l’auteur un phénomène salutaire à la recomposition du moi.
OuvrirL’auteur poursuit sa réflexion métaphysique entreprise avec Traversière dans les années 80-90. Elle traverse l’œuvre traduite en français de Martin Heidegger, Être et temps notamment, et s’attache à la relation qu’entretiennent pensée et poésie.
OuvrirD’impatience est le journal intime d’un auteur d’âge mûr, toujours bouillonnant et quelque peu désabusé. Il surprend au no 24, quand ne voulant plus « maçonner le paysage », il part en croisade contre « les concepts ontologiquement creux. » Rien n’est plus excitant que d’aiguillonner des concepts en vol, sans grand matériel analytique, quitte à s’effacer soi-même quand ils nous sont consubstantiels.
OuvrirUn dépit amoureux, une dernière méprise au sujet de la Femme trahie par ses prêtresses, plonge l’auteur dans une régression dantesque. Il ne s’éloigne d’Elle que pour mieux la retrouver : "Je suis tiraillé entre la pêche aux nouveautés et l’urgence de devoir tout lui rapporter." Il menace les institutions qu’Elle crée : "Famille, sanctuaire nymphal, nous t’assumerons en toute illégalité." Lui, Elle et l’Autre, la trinité subversive de De Fol Amor, redonnent pourtant du sens au sacré.
OuvrirLégères, insolentes, amoureuses, écrites à haute voix, les Études de Philippe Bécoulet régalent les sens et l’esprit. Horrifié par de petits faits sociaux, aimanté par un geste, un visage, l’auteur anime un monde imaginaire étrangement clos. Quand le charme du poème disparaît, sa pensée prend alors tous les chemins d’un dédale.
OuvrirRichard et Rébecca se rencontrent. Une histoire banale, déjà rendue à sa conclusion ? Non. Philippe Bécoulet introduit un subterfuge : que se passe-t-il quand l’action scénique donne à entendre la musique intérieure de ses personnages ?
OuvrirTraversière questionne la production de réalité dans l’expérience concrète du corps et des langages. La poésie de Philippe Becoulet voit le mouvement et la conscience se conjuguer pour l’éternité, l’être s’absenter, et le monde dériver d’un déchiffrage ininterrompu de soi.
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